Femme, tu pleures ? Qui
cherches-tu ? Tu le possèdes celui que tu
cherches, et tu l’ignores ? Tu l’as, et tu
pleures ? Tu le cherches au-dehors, mais tu l’as
au-dedans. Tu te tiens debout hors du tombeau,
en larmes, pourquoi ? Où je suis ?
Mais en toi. C’est là que je
repose, non pas mort, mais l’éternel vivant.
Toi-même, voilà mon jardin. Tu as bien jugé en
me disant jardinier. Second Adam, j’ai gardé,
moi aussi, d’un paradis ma tâche de travailler à
faire pousser
dans ce jardin ton âme des
moissons de désirs. Comment ! Tu m’as, tu me
possèdes en toi, et tu l’ignores ? Voilà
pourquoi tu me cherches au-dehors. Eh bien, me
voici. Je t’apparais dehors, mais pour te
ramener au-dedans. C’est là, au-dedans, que tu
me trouveras.
Je ne suis pas loin de toi,
comme tu le penses. Je suis le Dieu tout proche.
Dis-moi qu’y a-t-il de plus près pour quelqu’un
que son propre coeur ? Ceux qui me trouvent,
c’est là, dans leur coeur qu’ils me trouvent :
voilà ma résidence