Une jeune femme, Aline, a une promotion dans son
travail. Les commentaires commencent et vont bon
train.
« Elle a eu le poste parce qu’elle est mignonne.
Elle a dû taper dans l’oeil de la hiérarchie. »
» Avec le peu d’expérience qu’elle a, elle ne
mérite vraiment pas ce poste. » « Savez-vous
qu’un jour, elle s’est trompée… » etc
Aline rend visite à son père antiquaire pendant
le week-end. Elle lui raconte sa promotion, son
stress, les moqueries des autres, et tous ses
doutes après toutes ces attaques sournoises.
« Mais pourquoi te laisses-tu atteindre par ces
collègues ? » demande le père
« Ils connaissent bien le travail, ont plus
d’ancienneté que moi… »
« Ecoute ma chérie, j’ai un service à te
demander, et qui va te changer un peu les idées.
Pourrais-tu aller au marché demain matin vendre
cette théière en faïence ? Je viens de la
récupérer dans une vente et j’aimerais m’en
débarrasser. Mets-la en vente à 90 euros minimum
s’il te plaît. » « 90 euros, ce n’est pas
excessif, comme prix ? »
« Ecoute, compte tenu du prix que je l’ai payée,
il me faut cela. Ca te fera un petit exercice de
vente. »
Le lendemain Aline passe sa matinée à essayer de
vendre la théière, mais rien à faire. Quelques
personnes s’y intéressent, mais aucune ne se
décide pour l’achat.
Elle raconte cela à son père, qui lui dit :
»Maintenant prend cette théière et visite 5 de
mes confrères de la rue Notre-Dame, mais cette
fois-ci, demande leur seulement ce qu’ils
seraient prêts à payer, mais tu ne vends pas la
théière.
Aussitôt dit aussitôt fait. Le premier
antiquaire lui propose 400 euros, d’autres plus
et l’un va même jusqu’à 1000 euros !!!
Aline n’en revient pas. Elle raconte cela à son
père qui lui demande : « Pourquoi n’arrivais-tu
pas à la vendre 90 euros ce matin ? »
« Parce que je me suis adressée à une clientèle
de gens qui ne connaissaient pas le
« Staffordshire », et ignoraient sa vraie
valeur »
« Et selon toi, pourquoi mes confrères
antiquaires t’ont proposé autant pour la théière
? »
« Parce qu’ils sont des professionnels. Ils ont
vu tout de suite que ce pot date de 1760 et
qu’il a une grande valeur. »
« Bien maintenant pense à tes collègues.
Pourquoi leur confies-tu le droit de juger ta
propre valeur ? Sont-ils des experts ? »
« Non »
« Vois-tu ma
chérie, ne te laisse jamais atteindre par les
jugements de ceux qui ne sont pas des experts.
Ecoute seulement les jugements des professionnels ou
des experts en nature humaine. Et tu verras que ta
valeur est bien plus grande que tu ne l’imagines. »