Le poète est semblable aux oiseaux exilés
Qui n'ont pu retrouver le ciel qui les vit naître,
Et cherchent, sans jamais pouvoir le reconnaître
Le nid d'où, pleins d'espoir, il se sont envolés
Ainsi que ces bannis toujours inconsolés,
Loin du foyer natal font la douceur pénètre
Encor mes souvenirs de paix et de bien-être
J'erre, las de la vie, en des chemins brûlés
O fraîcheur de la source ! ô baisers de ma mère
La soif de l'infini brûle ma bouche amère
Et laisse dans mon coeur l'angoisse d'un remord !
Et quand je trouve enfin la fontaine où mon âme
Près d'un berceau d'enfant désaltère sa flamme,
Un mirage cruel vers la mort !
Philippe Straehl
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