Qui d'entre
nous, parents, n'a pas reçu maintes fois
cette phrase en plein coeur et qui n'a
renoncé alors à l'envie de se justifier?
Un jour quand mes enfants seront assez
grands pour comprendre, je leur
expliquerai...
.
C'est parce que je t'aimais que je te
harcelais pour savoir où tu allais, avec
qui, et à quelle heure tu rentrerais.
C'est par amour que je t'ai poussé à acheter
une bicyclette avec ton propre argent.
Que, sans mot dire, je t'ai laissé découvrir
par toi-même que tel ami choisi entre mille,
ne valait pas grand-chose.
Que je t'ai obligé à rendre à l'épicier une
tablette de chocolat entamée et à te faire
avouer que tu l'avais volée.
Que j'ai passé deux heures à te faire ranger
ta chambre alors que cette tâche ne m'aurait
pris à mois plus d'un quart d'heure.
C'est par amour que je t'ai laissé voir ma
colère, ma déception, mon chagrin et mes
larmes.
Que je t'ai souvent refusé. ce que
disais-tu, toutes les autres mères
permettaient.
C'est parce que je t'aimais que je devinais
ton mensonge quand tu me racontais qu'à
telle soirée, il y aurait des grandes
personnes et aussi que je te pardonnais
quand mes soupçons se confirmaient.
C'est parce que je t'aimais que je te
faisais descendre de mes genoux, que je
lâchais ta main, que je restais insensible à
tes prières et sourde à tes exigences, je
voulais absolument que tu apprennes à te
tirer d'affaire sans moi.
C'est par amour que je t'ai accepté tel que
tu es sans songer à ce que j'aurais souhaité
que tu sois.
C'est par amour, surtout, que j'ai eu le
courage de te dire non, sachant très bien
que tu m'en voudrais. Et cela a été plus dur
que tout le reste.
|