Le week-end dernier fut particulièrement beau.
Tôt le matin, je décidais d'aller à pied rendre une visite à des
amis que je n'avais pas vus depuis longtemps.
Je n'ai pas encore fait installer le téléphone dans ma maison de
campagne et je ne pouvais pas m'assurer que mes amis étaient chez
eux avant de les rejoindre.
Tant pis, j'ai chaussé mes tennis et me suis mis en route.
Sur le chemin, je n'ai rencontré personne. J'ai pu marcher
tranquillement m'enivrant des senteurs de la nature en fleur et
appréciant le calme de la campagne baignée de soleil. Je me
demandais tout de même si mes amis seraient chez eux.
Le chemin était long et j'ai eu le temps d'aborder tranquillement
les idées de mon prochain livre : j'ai pensé au titre, j'ai décrit
plus précisément le plan, j'ai peaufiné les idées.
J'ai également eu l'occasion de faire le vide, de ne pas penser, de
vivre ce qui s'offrait à moi: des choses simples comme la chaleur
sur ma peau, le plaisir de ressentir l'appétit qui faisait
gargouiller mon ventre, la soif, la douleur que je parvenais à
surpasser pour avancer...
Arrivé à l'entrée du village, je me suis dirigé vers la maison de
mes amis. J'ai sonné 3 fois. Personne n'a répondu. J'aurais dû me
douter qu'avec un soleil pareil ils étaient eux aussi partis en
ballade. Et pourtant... je n'ai pas été déçu un seul instant !
J'ai marché jusqu'au port, je me suis assis sur un banc en pierre et
j'ai souri en repensant aux kilomètres que j'avais parcourus... pour
rien !
Vous aussi, vous avez certainement eu l'impression un jour ou
l'autre, d'avoir fait des efforts, d'avoir donné sans retour,
d'avoir marché vers un but que vous n'étiez pas certain d'atteindre.
Mais le but est-il plus important que le chemin parcouru ?
Trop souvent, concentrés sur le but, nous oublions de jouir de
l'instant et d'apprécier le voyage.