À mon fils devenu grand
Mes mains étaient occupées à longueur de journée,
Je n'avais pas le temps de m'amuser avec toi;
Tu me demandais souvent : "Viens jouer avec moi",
Je n'avais guère de temps à te consacrer.
Je lavais tes vêtements, je cousais, je cuisinais,
Et lorsque tu m'apportais ton livre d'histoires,
En espérant le regarder un peu avant le soir,
Peut-être plus tard... que je te répondais.
Je te bordais toujours la nuit venue;
J'écoutais tes prières et j'éteignais la lampe
Avant de refermer la porte de ta chambre.
Comme je regrette de n'être pas restée un peu plus.
Car la vie est courte et les années filent à jamais;
Un petit garçon grandit si rapidement, vous savez.
Quelques années et il n'est plus à vos côtés,
Prêt à vous confier ses joies, ses peines et ses secrets.
Ton beau livre est rangé depuis longtemps;
Il n'y a plus de jeux à partager, plus de bruit,
Plus de prières, plus de bisous avant la nuit.
Tout cela appartient à notre passé maintenant.
Mes mains, naguère si occupées, ne servent plus désormais;
Les journées se font longues et difficiles à remplir.
Comme j'aimerais pouvoir fermer les yeux et revenir
À ces jeux auxquels, petit garçon, tu me conviais.
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