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POÈME

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  Lien vers ce message 20 Février 2016, 5:14

Reprise du dernier message


Pour toi, ma Plume préférée.

Victor HUGO (1802-1885)

Promenades dans les rochers (II)

DEUXIEME PROMENADE

La mer donne l'écume et la terre le sable.
L'or se mêle à l'argent dans les plis du flot vert.
J'entends le bruit que fait l'éther infranchissable,
Bruit immense et lointain, de silence couvert.

Un enfant chante auprès de la mer qui murmure.
Rien n'est grand, ni petit. Vous avez mis, mon Dieu,
Sur la création et sur la créature
Les mêmes astres d'or et le même ciel bleu.

Notre sort est chétif ; nos visions sont belles.
L'esprit saisit le corps et l'enlève au grand jour.
L'homme est un point qui vole avec deux grandes ailes,
Dont l'une est la pensée et dont l'autre est l'amour.

Sérénité de tout ! majesté ! force et grâce !
La voile rentre au port et les oiseaux aux nids.
Tout va se reposer, et j'entends dans l'espace
Palpiter vaguement des baisers infinis.

Le vent courbe les joncs sur le rocher superbe,
Et de l'enfant qui chante il emporte la voix.
O vent ! que vous courbez à la fois de brins d'herbe !
Et que vous emportez de chansons à la fois !

Qu'importe ! Ici tout berce, et rassure, et caresse.
Plus d'ombre dans le coeur ! plus de soucis amers !
Une ineffable paix monte et descend sans cesse
Du bleu profond de l'âme au bleu profond des mers.



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Gros, gros MERCI chère amie!

Cela me fait tellement de bien, pendant un moment je me suis revue sur une falaise, aux Iles, assise les yeux fermés

A écouter les bruits des vagues venant se briser sur les rochers, le vent et une petit brume salée me fouetter la figure...

Je crois que je vais passer un coup de fil, et, même si là bas c'est l'hiver, je sais qu'elle me dira: Viens...

Car l'air des Iles a le don de m'enlever les douleurs, alors pourquoi demeurer seule ici.....

Merci, je vais voir ce qu'elle a de prévue, car parfois, elle viens à Montréal chez sa fille....

A bientôt!

Bisous!

Plume!

11h11
 
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Emile NELLIGAN (1879-1941)

Soir d'hiver

Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
A la douleur que j'ai, que j'ai.

Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire! Où-vis-je? où vais-je?
Tous ses espoirs gisent gelés:
Je suis la nouvelle Norvège
D'où les blonds ciels s'en sont allés.
Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.

Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
A tout l'ennui que j'ai, que j'ai...



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Emile NELLIGAN (1879-1941)

Ma mère

Quelquefois sur ma tête elle met ses mains pures,
Blanches, ainsi que des frissons blancs de guipures.

Elle me baise au front, me parle tendrement,
D'une voix au son d'or mélancoliquement.

Elle a les yeux couleur de ma vague chimère,
O toute poésie, ô toute extase, ô Mère !

A l'autel de ses pieds je l'honore en pleurant,
Je suis toujours petit pour elle, quoique grand.



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Félix Leclerc
Poète québécois
(1914-1988)

BOZO

Dans un marais
De joncs mauvais
Y avait
Un vieux château
Aux longs rideaux
Dans l'eau

Dans le château
Y avait Bozo
Le fils du matelot
Maître céans
De ce palais branlant

Par le hublot
De son château
Bozo
Voyait entrer
Ses invités
Poudrés

De vieilles rosses
Traînant carrosses
Et la fée Carabosse
Tous y étaient
Moins celle qu'il voulait...

Vous devinez que cette histoire
Est triste à boire
Puisque Bozo, le fou du lieu
Est amoureux

Celle qu'il aime n'est pas venue
C'est tout entendu
Comprenez ça
Elle n'existe pas...

Ni le château
Aux longs rideaux
Dans l'eau
Ni musiciens
Vêtus de lin
Très fin

Y a que Bozo
Vêtu de peau,
Le fils du matelot
Qui joue dans l'eau
Avec un vieux radeau.

Si vous passez
Par ce pays
La nuit
Y a un fanal
Comme un signal
De bal
Dansez, chantez
Bras enlacés
Afin de consoler
Pauvre Bozo
Pleurant sur son radeau...



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