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Guy Turcotte est libéré en attendant son second procès

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  Lien vers ce message 22 Octobre 2015, 14:27

Reprise du dernier message

Guy Turcotte admet avoir été «en colère et dangereux»

SAINT-JÉRÔME - Talonné en contre-interrogatoire,
Guy Turcotte a admis avoir été «en colère et dangereux» le soir où il a poignardé
à 46 reprises ses propres enfants de trois et cinq ans.
«J'étais en colère, mais ne me souviens pas d'avoir utilisé le mot "dangereux"»,
a d'abord répondu l'ex-cardiologue lorsque la poursuite lui a demandé s'il avait
déjà fait cette déclaration.
Mais, confronté à un ancien témoignage dans un tribunal administratif en 2012,
soit après le premier procès, Turcotte a admis avoir fait cette déclaration.
«J'étais en détresse (et dans ces conditions) dangereux», a admis l'accusé
de 43 ans, qui espère être déclaré non criminellement responsable de la mort
d'Anne-Sophie et d'Olivier.
Tout comme mardi en fin de journée, Turcotte a été confronté à des questions
très pointues de Me René Verret en contre-interrogatoire.
Coups de couteau
La mémoire de l'accusé a ainsi été mise à l'épreuve, lui qui dit ne se souvenir
que de «flashs» de la soirée du 20 février 2009, alors qu'il avait tué ses enfants
dans la maison qu'il louait à Piedmont depuis que sa femme l'avait quitté pour un autre homme.
Par exemple, Turcotte se dit incapable de dire pourquoi il a donné
autant de coups de couteau aux petits.
«Quand j'ai vu le rapport pathologique, j'ai capoté, a expliqué Turcotte.
C'est pas compatible avec mes souvenirs. Je suis encore tout à l'envers.»
Idem avec l'ordre des événements le soir du drame.
«J'essaie de montrer le plus de collaboration, mais vous posez des questions
que je suis incapable de répondre (sic)», a dû préciser Turcotte à un moment.
Calculatrice
Turcotte a également été confronté à un message téléphonique laissé à une collègue,
huit jours après avoir tué ses enfants. L'ex-cardiologue réclamait un chèque
d'environ 350 $ à un collègue, car il allait avoir «beaucoup d'avocats à payer»
en plus de léguer une calculatrice à une autre, notamment.
«Huit jours après, comment pouvez-vous penser à votre calculatrice»,
a demandé Me Verret à l'accusé.
«C'était un clin d'œil à ma collègue qui empruntait ma calculatrice,
s'est justifié Turcotte. J'avais du temps, j'étais enfermé 24 heures par
jour dans une cellule. Je faisais des listes, je compulsais là-dessus
, je ne faisais rien de mes journées.»
Quant au chèque, Turcotte explique qu'il voulait régler toutes ses affaires
en prévision de son désir de mettre fin à ses jours.
Regards
Autre fait notable, depuis le début de son témoignage, Turcotte n'a pas regardé
une seule fois le jury. Ce détail n'a pas échappé à la Couronne.
«Vous regardez droit devant vous», a commenté Me Verret, en invitant
l'accusé à regarder les jurés dans les yeux.
Certains membres du jury se sont penchés vers l'avant, comme pour se
préparer à voir le regard de Turcotte, mais ce dernier n'a pas flanché.
«Le comportement du témoin dans la boîte peut être un facteur que vous
pouvez considérer», a dit le juge André Vincent au jury, sans pour autant
forcer l'accusé à regarder ceux qui ont son sort entre leurs mains.




 
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  Lien vers ce message 23 Octobre 2015, 14:44
Procès Turcotte
Consommation de méthanol aux effets limités

Guy Turcotte a beau avoir eu une concentration mortelle de méthanol
dans le sang au lendemain de la mort de ses enfants, les effets ressentis sont semblables à
la consommation de quatre ou cinq bières, selon le témoignage d'une experte au procès de l'ex-cardiologue.
«Les gens (qui ont bu cette quantité d'alcool) sont tout à fait capables de faire ce qu'ils ont à faire,
ils peuvent être cohérents, ils sont capables d'argumenter et même de conduire, même s'ils n'en
ont pas le droit», a expliqué Anne-Marie Faucher jeudi lors de son
contre-interrogatoire par la Couronne.
Depuis le début de son témoignage, l'experte en toxicologie judiciaire explique au jury les
effets du méthanol sur le corps humain. Turcotte, qui espère être reconnu non criminellement
responsable des meurtres d'Anne-Sophie et d'Olivier, avait affirmé avoir «calé» plusieurs
verres de lave-glace pour se suicider le soir où il avait poignardé 46 fois ses enfants.
Selon l'experte, les analyses sanguines de l'accusé de 43 ans avaient permis d'établir son
taux de méthanol à 310 mg par 100 mL de sang. Sauf que le méthanol a certains effets moindres
que l'éthanol qu'on retrouve par exemple dans la bière et le vin, a expliqué la témoin.
Me René Verret de la Couronne a fait dire au témoin qu'une personne ayant ingéré cette
quantité de lave-glace aurait pu être conscient de ce qu'il a fait.
Notons par ailleurs qu'en contre-interrogatoire, l'accusé avait dit se rappeler avoir
bu du lave-glace avant le drame, mais aussi après.
Il a reconnu qu'il se souvient d'avoir eu du sang sur les mains lorsqu'il avait bu
du lave-glace dans la salle de bain de la maison qu'il louait à Prévost,
à la suite de sa séparation avec sa femme

 
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  Lien vers ce message 27 Octobre 2015, 17:27
Guy Turcotte n’était pas un bon père

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Le cardiologue a failli à son devoir le plus important : protéger ses enfants envers et contre tout, contre ses propres démons surtout.

André Barnave
Médecin et père de famille
J’ai passé plus de 20 ans, soit l’essentiel de ma vie d’adulte, à tenter de comprendre et venir en aide aux gens en détresse psychologique. D’abord à l’UQAM durant mon baccalauréat en psychologie, à son Centre d’aide et de prévention du suicide, ainsi que durant ma formation et ma pratique comme médecin de famille.

Je vais peut-être me faire lancer des tomates, mais je veux rappeler cette lapalissade : un bon père de famille ne tue pas ses enfants. C’est en fait l’article un de la bonne parentalité. Tenter de protéger nos enfants contre toute menace extérieure et intérieure… Les protéger contre nous-même en tant que parent. De nos vices et de nos démons.

Je ne veux pas banaliser la souffrance de Turcotte. Une séparation, en particulier dans un contexte d’infidélité ou de trahison, est probablement l’une des pires expériences qu’une personne puisse vivre. Pour certains, c’est l’équivalent d’un tremblement de terre de magnitude 7 sur l’échelle de Richter qui surviendrait exactement à l’emplacement d’une centrale nucléaire situé sur le bord de l’eau. C’est une catastrophe inimaginable et la souffrance vécue est insoutenable. J’ai vu des patients s’arracher le cœur et confier leurs enfants à leur famille ou à leur conjoint infidèle et demander volontairement à être internés dans un hôpital psychiatrique.
J’ai vu des colosses pleurer non pas sur leur sort, mais sur la souffrance qu’ils ont vue dans les yeux de leur enfant témoin de leur séparation.
Je comprends que la conjointe de Turcotte, la docteure Isabelle Gaston, puisse parler de lui comme un bon père parce qu’il prenait bien soin d’eux durant leur vie de couple. Il n’en reste pas moins que ce dernier a échoué le test ultime : protéger ses enfants contre sa colère, sa haine et son désir de vengeance et de se faire mal. Pire encore : alors qu’il cherchait des façons sans douleur de se suicider, il a poignardé plus de 46 fois ses enfants qui essayaient de se protéger de ses coups de couteau !
C’est l’une des raisons pour lesquelles je fais peu de pédiatrie. J’ai beaucoup de difficulté à supporter la souffrance dans les yeux des enfants. Pour moi, un crime contre l’enfance est un crime contre l’humanité. Même atteints de maladie mentale, nous conservons une ultime responsabilité, celle d’au moins essayer de protéger nos proches et nos enfants de nos démons. Turcotte avait tous les outils et possibilités de protéger ses enfants. Il ne l’a pas fait. Il les a plutôt torturés de 46 coups de couteau et a ainsi commis la pire trahison possible, pire que l’infidélité. Pour cela, il devrait croupir pour le restant de ses jours en prison.
Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.

[size=20]Témoignage de son psychiatre
Guy Turcotte fuyait ses émotions après le drame


Après avoir tué ses enfants, Guy Turcotte faisait tout pour fuir ses émotions, quitte à lire sur l'art précolombien et l'histoire chinoise, a témoigné lundi son psychiatre traitant.

«Je suis passé maître dans l'art de l'évitement», aurait même confié l'ex-cardiologue au Dr Jacques Talbot, lors d'une de leurs rencontres à l'Institut Philippe-Pinel de Montréal.
En plus de ces lectures, Turcotte retranscrivait des chansons qui lui venaient en tête et il faisait du yoga, a expliqué le psychiatre au jury.
«C'est un mécanisme de défense dans lequel on préfère ne pas penser à des choses trop lourdes», selon le témoin appelé à la barre par la défense.
Turcotte, qui vise à être déclaré non criminellement responsable des meurtres de ses enfants de trois et cinq ans, Anne-Sophie et Olivier, refoulait ainsi ses émotions la plupart du temps, selon le Dr Talbot.
«J'ai toujours perçu qu'il était authentique (...), je ne pense pas que sa défense d'évitement soit utilisée pour le servir (dans le processus judiciaire)», a souligné le témoin.
Trouble d'adaptation
Durant ses 152 jours à Pinel juste après le drame du 20 février 2009, Turcotte a parfois manifesté de la colère, entre autres contre son ex-conjointe Isabelle Gaston qui l'avait quitté pour un autre homme avant le drame.
Il a aussi mentionné sa «souffrance», affirmant qu'il «la méritait».

Selon le Dr Talbot, Guy Turcotte souffrait ainsi de «trouble d'adaptation avec humeur anxieuse et dépressive» causée principalement par la mort de ses enfants, mais aussi par sa rupture avec Mme Gaston.
Les gens qui se suicident souffrent souvent de cette maladie, mais des gens qui continuent de travailler peuvent aussi en souffrir, a précisé le témoin.
Notons que le Dr Talbot ne s'est pas penché sur la responsabilité criminelle de son patient. Il a seulement été son psychiatre traitant, a-t-il dit.
«Je ne connais pas la preuve», a d'ailleurs précisé le Dr Talbot.
Le procès fait relâche mardi. Il reprendra mercredi

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  Lien vers ce message 29 Octobre 2015, 1:07
SAINT-JÉRÔME - Une experte en psychiatrie
légale embauchée par la défense a pris la barre des témoins mercredi
au palais de justice de Saint-Jérôme, au procès de Guy Turcotte pour
le meurtre de ses deux enfants.

«J'avais reçu le mandat d'expertiser M. Turcotte et de donner une opinion
sur son état mental probable au moment des événements», a expliqué
la Dre Dominique Bourget au jury.
La psychiatre a rencontré l'ex-cardiologue à deux reprises en 2011, soit deux
ans après la mort d'Anne-Sophie et d'Olivier. Elle n'avait reçu aucune
consigne sinon que de se «faire sa propre opinion», a-t-elle précisé.
Mais avant de révéler les résultats de son expertise, le témoin a longuement
été ‎interrogé par Me Pierre Poupart de la défense sur son curriculum
vitae de 47 pages. Durant une bonne partie de la matinée, la Dre Bourget
a ainsi fait état de son parcours professionnel. Elle travaille
actuellement au service de psychiatrie légale de l'hôpital
Le Royal à Ottawa.
Elle a également donné la définition de plusieurs termes techniques utilisés
en psychiatrie.Son témoignage devait se poursuivre toute la journée.
La défense a annoncé qu'il lui restait entre cinq et huit témoins à faire entendre.
Par la suite, la Couronne aura deux témoins à présenter, a fait savoir
le juge André Vincent aux jurés. Au total, il faut encore compter entre
deux et trois semaines de procès, a précisé le juge.
Guy Turcotte, qui est accusé des deux meurtres prémédités de ses deux enfants,
plaidera la non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.
Lors de son témoignage la semaine dernière, il avait juré qu'il ne se
souvenait pas avec précision des événements, se remémorant seulement
quelques «flashs» du drame.


 
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  Lien vers ce message 30 Octobre 2015, 18:51
Turcotte aurait été incapable de formuler une intention de tuer

SAINT-JÉRÔME - Guy Turcotte était incapable de formuler
une intention de tuer lorsqu'il a poignardé à 46 reprises ses propres enfants,
est convaincue une psychiatre de la défense.
«À notre avis, son jugement était très sévèrement perturbé et sa logique
défectueuse, l'empêchant par le fait même d'avoir pleine conscience des
gestes qu'il s'apprêtait à commettre», a affirmé jeudi la Dre Dominique
Bourget, au procès de l'ex-cardiologue.
L'experte en psychiatrie légale mandatée par la défense a affirmé que l'accusé
souffrait de trouble de l'adaptation avec humeur anxieuse et dépressive quand
il a tué Anne-Sophie et Olivier, en février 2009, soit après sa séparation avec
sa femme qui l'avait quitté pour un autre homme.
«Pour lui, ce n'était pas de tuer ses enfants, mais de les amener avec lui
(dans la mort), c'est une erreur de logique», a ajouté le témoin en
affirmant que Turcotte était «déconnecté» à cause de son désir
pathologique de se suicider.
Le diagnostic de la psychiatre est crucial pour la défense, puisque
Turcotte plaidera la non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.
L'intention de tuer est également importante, puisqu'il s'agit
d'une des questions auxquelles les jurés devront répondre
pour en arriver à un verdict.
Turcotte, qui affirme n'avoir que des souvenirs en «flash» du drame, s'était toutefois
souvenu avoir bu du lave-glace avant et après la mort de ses enfants.
Cet élément s'inscrit dans la maladie mentale de l'accusé, selon la psychiatre.
Son témoignage se poursuit, au palais de justice de Saint-Jérôme.


 
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