Reprise du dernier message
La Suisse a enfin percé le mystère des trous dans ses fromages
Jeudi 28 mai 2015, 16h15
Après un siècle d'études et de recherche, le mystère des trous dans certains fromages suisses, comme l'Emmental et l'Appenzell, a enfin été percé, ont annoncé jeudi les autorités scientifiques de la Confédération helvétique.
Les fameux "trous" sont provoqués par des petites particules de foin qui tombent dans le lait pendant la traite des vaches, ont établi les chercheurs d'Agroscope, l'institut des sciences en denrées alimentaires basé à Berne, associés à ceux de l'Empa (Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche).
Ces particules dégagent des gaz pendant la fermentation, qui forment alors des trous dans le fromage, a expliqué l'institut dans un communiqué.
Du coup, l'énigme des trous dans le fromage, qui "fascine tant les enfants que les adultes", est enfin résolue, se félicite Agroscope.
Les "trous" avaient tendance à disparaître quand le lait était extrait avec des techniques plus modernes, ont constaté les chercheurs.
"C'est la disparition du seau traditionnel", placé sous le pis de la vache, et remplacé par des techniques plus modernes et plus hygiéniques, qui est à l'origine de la disparition des "trous", a indiqué à l'AFP un porte-parole de Agroscope.
Selon Agroscope, en 1917 déjà , l’Américain William Clark avait publié un article de synthèse approfondi sur la formation des trous dans l’Emmental.
Dans cet article, Clark tentait d’expliquer avec les connaissances de l’époque l’énigme de la formation des trous, avec l'hypothèse que les trous se formaient sous l'action du dioxyde de carbone produit par des bactéries.
- Contrôler le nombre de trous -
Les scientifiques, qui ont continué à s'interroger sur l'origine de ces trous après Clark, ont constaté que les fromages fabriqués au cours des 10-15 dernières années avaient de moins en moins de trous.
Les chercheurs d’Agroscope se sont alors interrogés sur le changement de méthodes de traite des vaches et la réduction des microparticules de foin et des bactéries dans le lait.
Pour valider leur hypothèse, ils ont observé la formation de ces trous pendant une période de 130 jours, durant l'affinage, en employant des appareils relevant de la radiologie, comme la tomographie assistée par ordinateur.
"La traite traditionnelle à l’étable avec des seaux ouverts a été remplacée au cours des dernières décennies par des systèmes de traite fermés", explique Agroscope, en ajoutant que ces nouvelles techniques "ont aussi totalement supprimé les microparticules de foin dans le lait".
En conséquence, "il y a moins de +germes de trous+ dans le fromage".
"C'est une découverte qui a été faite complètement par accident, comme toute les grandes découvertes", a conclu le porte-parole d'Agroscope.
Le fromager sait désormais qu'en jouant sur le dosage des microparticules de foin, il peut quasiment contrôler le nombre de trous désirés dans ses meules.
Le fromage est une affaire sérieuse en Suisse, où l'élevage bovin est très répandu, favorisé par le paysage montagneux du pays.
En 2014, la consommation moyenne annuelle par habitant en Suisse a été de 21,3 kilos. Les fromages suisses ont représenté les deux tiers de cette consommation.
FETE DES MERES 2015 - A la fin du mois de mai, c'est la fête de toutes les mamans. Savez-vous d’où viennent cette date et ce rendez-vous si particulier ? Ses origines ne sont pas forcément celles que l'on croit.
[Mis à jour le vendredi 29 mai 2015 à 13h27] Ce week-end, les mamans seront gâtées ! Le rituel de la fête des mères revient tous les ans à la même période - fin-mai ou début-juin - accompagné par les traditionnels poèmes, bouquets de fleurs, flacons de parfum ou boîtes de chocolat. En 2015, la fête des mères est programmée pour la date du dimanche 31 mai. Dans cet article, nous allons tout vous dire sur cette célébration, qui n'est pas liée à la tradition catholique, mais plutôt à la promotion des politiques familiales et natalistes. Quelles sont les origines de la Fête des mères ? Comment la date est-elle fixée ? Quels sont les cadeaux les plus populaires ? Linternaute.com vous donne toutes les explications sur cet évènement si cher à de nombreux Français.
Ce type de célébration de la maternité existe sous diverses formes dès l’Antiquité. Mais dans sa version moderne, la fête des mères émerge au début du XXe siècle, avec l'arrivée des politiques natalistes. Après diverses tentatives peu concluantes en France, c’est le régime de Vichy qui introduit défintivement la fête des mères dans le calendrier et accompagne ce mouvement d'une vaste opération de propagande. Aujourd'hui, c'est une loi de 1950 qui établit la fête des mères dans le calendrier, un dimanche qui n'est cependant pas un jour férié. Aujourd'hui, plus de quatre familles sur cinq déclarent célébrer cet événement en offrant un cadeau à une maman.
La date de la fête des mères : une célébration mobile
La date de la Fête des mères évolue chaque année, mais la règle est simple. La loi du 24 mai 1950 relative à la fête des mères précise : "La Fête des mères est fixée au dernier dimanche de mai ; si cette date coïncide avec celle de la Pentecôte, la Fête des mères a lieu le premier dimanche de juin". Elle a donc forcément lieu entre le 25 mai et le 7 juin, puisque ces deux dates sont disposées à sept jours du 31 mai, dernier jour théorique où peut tomber la célébration. Cette année, la Fête des mères a lieu le dimanche 31 mai 2015, puisque ce jour n’est pas celui de la Pentecôte (qui a lieu le dimanche 24 mai). En 2016, ce sera le 29 mai et le 28 mai en 2017.
La date de la Fête des mères n’est pas la même sur l’ensemble de la planète. Ainsi, en Belgique ou en Suisse, elle est fixée au deuxième dimanche de mai. C’est également le cas aux Etats-Unis. La plupart des pays du monde se sont alignés sur le modèle américain, mais pas l'Hexagone. Pourquoi ? Pas uniquement par esprit d'indépendance, mais parce que, en France, ce dimanche-là est officiellement et traditionnellement réservé à la pucelle d'Orléans. En effet, en 1920, les députés ont instauré la "fête nationale de Jeanne d'Arc". Elle a lieu le deuxième dimanche de mai, chaque année, et célèbre la sainte considérée comme héroïne de la patrie. Cette célébration est aujourd'hui tombée en désuétude pour les plupart des Français et des représentants de la République. En Grande-Bretagne, la fête des mères est célébrée le 4e dimanche du Carême : elle s’est substituée au Mothering day, une fête chrétienne célébrant la "mère église". Par extension, elle désigne aujourd'hui la fête des mères.
Dans l’Hexagone, la fête des pères a été fixée en 1952 au troisième dimanche de juin, tandis que la fête des grands-mères, "inventée" dans les années 1980, a lieu tous les ans le premier dimanche de mars.
L’origine de la fête des mères : une histoire millénaire
Les premiers cultes en direction des mamans remonteraient à la Grèce antique. Au printemps, on honorait Rhéa, titan féminine, fille de Gaïa (la Terre), d’Ouranos (le Ciel) et mère de Zeus et Poséidon. Une tradition qui se poursuit à l’époque romaine, où Rhéa devient Cybèle. Les célébrations d’Hilaria se déroulaient le 25 mars, et les réjouissances incluaient notamment des processions et des amusements. Le 1er mars, on célébrait également les "matronalia", épouses et mères modèles de l’empire romain : ces messieurs leur devaient argent et cadeaux. Les femmes se rendaient ensuite au temple de Junon pour y déposer des offrandes. Ces réjouissances n’entretiennent cependant pas de lien direct avec la fête des mères telle qu’on la connaît aujourd’hui.
Envoyez des cartes pour souhaiter bonne fête aux mamans !
En 1806, Napoléon aurait envisagé la création d’une fête rendant hommage aux mères au printemps, moment de renaissance de la nature. Sans que l'on ne sache pourquoi, l'idée aurait été abandonnée. Elle revient dans l'air du temps au début du XXe siècle. Le mouvement nataliste et hygiéniste veut célébrer le rôle de la mère dans l'éducation des enfants. C’est la commune d’Artas, au nord-ouest de l’Isère, qui revendique l’invention de la fête des mères. Un certain Prosper Roche, homme moustachu et fondateur de l'Union Fraternelle des Pères de Famille Méritants d'Artas (fondée "dans l’unique désir d’apporter un rayon consolateur au foyer de ceux qui plient sous le poids de leur trop lourd fardeau"), organisa le 10 juin 1906 une cérémonie rendant hommage aux mères de familles nombreuses. Ce jour-là , deux mères de neuf enfants reçurent le "prix de Haut mérite maternel".
Aux Etats-Unis, c’est le vœu formé par une enseignante et féministe américaine, Anna Jarvis, qui sert de point de départ à cette célébration. Le 10 mai 1908, elle organise - dans une église méthodiste de Virginie occidentale - une messe à la mémoire de sa mère, décédée trois ans plus tôt. Elle se lança alors dans une campagne inlassable pour obtenir des soutiens à son idée de journée consacrée aux mamans. En 1914, le président américain Woodrow Wilson inscrit la "Mother’s day" dans le calendrier.
En France, la ville de Lyon organise un "journée des mères" en 1918. Elle rend hommage aux mères ayant perdu leur fils ou leur mari dans les tranchées. Deux ans plus tard, une fête des mères de familles nombreuses est établie. Elle est même reconnue par le gouvernement en 1929. Ces évènements ne rencontrent néanmoins pas un grand succès dans l’opinion publique.
L’histoire de la fête des mères : de Vichy à la commercialisation
C’est le régime de Vichy qui fait inscrit la fête des mères au calendrier. Après la défaite de 1940, le maréchal Pétain met en place la Révolution nationale, une idéologie rejetant le parlementarisme mais faisant l’apologie de valeurs supposées traditionnelles autour du triptyque "Travail, famille, patrie". La propagande s’adresse aux mères de famille : "Mamans, la femme coquette, sans enfants n’a pas de place dans la cité, c’est une inutile. La mère de famille y a son rôle parce qu’elle est compétente, c’est sur leurs genoux que se forme ce qu’il y a de plus excellent dans le monde, un honnête homme".
Après la Seconde guerre mondiale, la fête des mères n’est pas abandonnée. La loi du 24 mai 1950, signée par le président Vincent Auriol, fixe les modalités de la célébration :
Article 1er – La République française rend officiellement hommage chaque année aux mères françaises au cours d’une journée consacrée à la célébration de la "Fête des mères". Le ministre de la santé publique et de la population est chargé, avec le concours de l’union nationale des associations familiales, de l’organisation de cette fête.
Depuis 2004, c’est le ministère de la Famille qui prend en charge la fête des mères, avec le concours de l'UNAF, c'est à dire de l'union des associations familiales (Familles de France, Familles rurales, Union des familles laïques, etc.). Selon une étude de 2011, réalisée par Ipsos pour Unibail-Rodamco, 81 % des familles célèbrent la fête des mères.
Les cadeaux de la fête des mères : les habitudes des Français
C’est le grand casse-tête de la fête des mères : quel cadeau offrir ? En moyenne, les Français dépensent 40 euros pour la fête des mères. Le magazine spécialisé dans la distribution LSA a publié un sondage* sur les intentions d’achats des Français à l’occasion de la fête des mères. Les fleurs arrivent en tête avec 56,2 % d’intentions d’achats, largement devant les parfums et cosmétiques (39,4 %), une sortie au restaurant (27,2 %), la confiserie (23,40 %) et les bijoux (21,9 %). Les produits culturels (livres, spectacles, multimédia) recueillent moins d’un cinquième des intentions d’achats des personnes sondées. Selon une autre étude publiée par LSA, près de la moitié des Français attendent les deux derniers jours avant de ce décider pour un présent... De quoi expliquer le succès des roses et autres pivoines. En 2013, les Français ont dépensé 75 millions d’euros chez les fleuristes à cette occasion !
* Sondage Toluna pour LSA réalisé les 17 et 18 mai 2015 auprès d’un échantillon de 2008 personnes.
Les critiques de la Fête des mères
La fête des mères suscite l'ire de nombreux critiques. La fondatrice du mouvement aux Etats-Unis, Anna Jarvis, dénonçait dès les années 1910, la commercialisation de l’évènement, qui, selon elle, en dénaturait l'esprit. Elle alla jusqu'à organiser des campagnes de boycott des fleuristes ou des fabricants de cartes de voeux. Elle déclara notamment : "Une carte de vœu ne veut rien dire, hormis que vous être trop faignant pour écrire à la femme qui a fait plus pour vous que n’importe qui dans le monde".
Autre approche critique, celle des féministes. En 2013, l'association Osez le féminisme écrivait dans sa publication interne : "la Fête des mères, c'est malheureusement et avant tout une victoire du sexisme". Parmi les griefs, une "conception étriquée de la parentalité". "Que fait-on alors lorsque l’on a deux mamans, une belle-mère ou même une maman décédée ?", s'interroge l'association. Par ailleurs, les origines de la fête renvoient, pour certains, à la fonction de génitrice plutôt que de femme. La "fête des mères de familles nombreuses", telle qu'expérimentée avant-guerre en France, avait par exemple pour ambition d'offrir une récompense symbolique à des femmes pourtant la responsabilité d'enfants multiples et non de participer à la libération des femmes.
Jeudi 28 mai 2015, 16h15
Après un siècle d'études et de recherche, le mystère des trous dans certains fromages suisses, comme l'Emmental et l'Appenzell, a enfin été percé, ont annoncé jeudi les autorités scientifiques de la Confédération helvétique.
Les fameux "trous" sont provoqués par des petites particules de foin qui tombent dans le lait pendant la traite des vaches, ont établi les chercheurs d'Agroscope, l'institut des sciences en denrées alimentaires basé à Berne, associés à ceux de l'Empa (Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche).
Ces particules dégagent des gaz pendant la fermentation, qui forment alors des trous dans le fromage, a expliqué l'institut dans un communiqué.
Du coup, l'énigme des trous dans le fromage, qui "fascine tant les enfants que les adultes", est enfin résolue, se félicite Agroscope.
Les "trous" avaient tendance à disparaître quand le lait était extrait avec des techniques plus modernes, ont constaté les chercheurs.
"C'est la disparition du seau traditionnel", placé sous le pis de la vache, et remplacé par des techniques plus modernes et plus hygiéniques, qui est à l'origine de la disparition des "trous", a indiqué à l'AFP un porte-parole de Agroscope.
Selon Agroscope, en 1917 déjà , l’Américain William Clark avait publié un article de synthèse approfondi sur la formation des trous dans l’Emmental.
Dans cet article, Clark tentait d’expliquer avec les connaissances de l’époque l’énigme de la formation des trous, avec l'hypothèse que les trous se formaient sous l'action du dioxyde de carbone produit par des bactéries.
- Contrôler le nombre de trous -
Les scientifiques, qui ont continué à s'interroger sur l'origine de ces trous après Clark, ont constaté que les fromages fabriqués au cours des 10-15 dernières années avaient de moins en moins de trous.
Les chercheurs d’Agroscope se sont alors interrogés sur le changement de méthodes de traite des vaches et la réduction des microparticules de foin et des bactéries dans le lait.
Pour valider leur hypothèse, ils ont observé la formation de ces trous pendant une période de 130 jours, durant l'affinage, en employant des appareils relevant de la radiologie, comme la tomographie assistée par ordinateur.
"La traite traditionnelle à l’étable avec des seaux ouverts a été remplacée au cours des dernières décennies par des systèmes de traite fermés", explique Agroscope, en ajoutant que ces nouvelles techniques "ont aussi totalement supprimé les microparticules de foin dans le lait".
En conséquence, "il y a moins de +germes de trous+ dans le fromage".
"C'est une découverte qui a été faite complètement par accident, comme toute les grandes découvertes", a conclu le porte-parole d'Agroscope.
Le fromager sait désormais qu'en jouant sur le dosage des microparticules de foin, il peut quasiment contrôler le nombre de trous désirés dans ses meules.
Le fromage est une affaire sérieuse en Suisse, où l'élevage bovin est très répandu, favorisé par le paysage montagneux du pays.
En 2014, la consommation moyenne annuelle par habitant en Suisse a été de 21,3 kilos. Les fromages suisses ont représenté les deux tiers de cette consommation.
FETE DES MERES 2015 - A la fin du mois de mai, c'est la fête de toutes les mamans. Savez-vous d’où viennent cette date et ce rendez-vous si particulier ? Ses origines ne sont pas forcément celles que l'on croit.
[Mis à jour le vendredi 29 mai 2015 à 13h27] Ce week-end, les mamans seront gâtées ! Le rituel de la fête des mères revient tous les ans à la même période - fin-mai ou début-juin - accompagné par les traditionnels poèmes, bouquets de fleurs, flacons de parfum ou boîtes de chocolat. En 2015, la fête des mères est programmée pour la date du dimanche 31 mai. Dans cet article, nous allons tout vous dire sur cette célébration, qui n'est pas liée à la tradition catholique, mais plutôt à la promotion des politiques familiales et natalistes. Quelles sont les origines de la Fête des mères ? Comment la date est-elle fixée ? Quels sont les cadeaux les plus populaires ? Linternaute.com vous donne toutes les explications sur cet évènement si cher à de nombreux Français.
Ce type de célébration de la maternité existe sous diverses formes dès l’Antiquité. Mais dans sa version moderne, la fête des mères émerge au début du XXe siècle, avec l'arrivée des politiques natalistes. Après diverses tentatives peu concluantes en France, c’est le régime de Vichy qui introduit défintivement la fête des mères dans le calendrier et accompagne ce mouvement d'une vaste opération de propagande. Aujourd'hui, c'est une loi de 1950 qui établit la fête des mères dans le calendrier, un dimanche qui n'est cependant pas un jour férié. Aujourd'hui, plus de quatre familles sur cinq déclarent célébrer cet événement en offrant un cadeau à une maman.
La date de la fête des mères : une célébration mobile
La date de la Fête des mères évolue chaque année, mais la règle est simple. La loi du 24 mai 1950 relative à la fête des mères précise : "La Fête des mères est fixée au dernier dimanche de mai ; si cette date coïncide avec celle de la Pentecôte, la Fête des mères a lieu le premier dimanche de juin". Elle a donc forcément lieu entre le 25 mai et le 7 juin, puisque ces deux dates sont disposées à sept jours du 31 mai, dernier jour théorique où peut tomber la célébration. Cette année, la Fête des mères a lieu le dimanche 31 mai 2015, puisque ce jour n’est pas celui de la Pentecôte (qui a lieu le dimanche 24 mai). En 2016, ce sera le 29 mai et le 28 mai en 2017.
La date de la Fête des mères n’est pas la même sur l’ensemble de la planète. Ainsi, en Belgique ou en Suisse, elle est fixée au deuxième dimanche de mai. C’est également le cas aux Etats-Unis. La plupart des pays du monde se sont alignés sur le modèle américain, mais pas l'Hexagone. Pourquoi ? Pas uniquement par esprit d'indépendance, mais parce que, en France, ce dimanche-là est officiellement et traditionnellement réservé à la pucelle d'Orléans. En effet, en 1920, les députés ont instauré la "fête nationale de Jeanne d'Arc". Elle a lieu le deuxième dimanche de mai, chaque année, et célèbre la sainte considérée comme héroïne de la patrie. Cette célébration est aujourd'hui tombée en désuétude pour les plupart des Français et des représentants de la République. En Grande-Bretagne, la fête des mères est célébrée le 4e dimanche du Carême : elle s’est substituée au Mothering day, une fête chrétienne célébrant la "mère église". Par extension, elle désigne aujourd'hui la fête des mères.
Dans l’Hexagone, la fête des pères a été fixée en 1952 au troisième dimanche de juin, tandis que la fête des grands-mères, "inventée" dans les années 1980, a lieu tous les ans le premier dimanche de mars.
L’origine de la fête des mères : une histoire millénaire
Les premiers cultes en direction des mamans remonteraient à la Grèce antique. Au printemps, on honorait Rhéa, titan féminine, fille de Gaïa (la Terre), d’Ouranos (le Ciel) et mère de Zeus et Poséidon. Une tradition qui se poursuit à l’époque romaine, où Rhéa devient Cybèle. Les célébrations d’Hilaria se déroulaient le 25 mars, et les réjouissances incluaient notamment des processions et des amusements. Le 1er mars, on célébrait également les "matronalia", épouses et mères modèles de l’empire romain : ces messieurs leur devaient argent et cadeaux. Les femmes se rendaient ensuite au temple de Junon pour y déposer des offrandes. Ces réjouissances n’entretiennent cependant pas de lien direct avec la fête des mères telle qu’on la connaît aujourd’hui.
Envoyez des cartes pour souhaiter bonne fête aux mamans !
En 1806, Napoléon aurait envisagé la création d’une fête rendant hommage aux mères au printemps, moment de renaissance de la nature. Sans que l'on ne sache pourquoi, l'idée aurait été abandonnée. Elle revient dans l'air du temps au début du XXe siècle. Le mouvement nataliste et hygiéniste veut célébrer le rôle de la mère dans l'éducation des enfants. C’est la commune d’Artas, au nord-ouest de l’Isère, qui revendique l’invention de la fête des mères. Un certain Prosper Roche, homme moustachu et fondateur de l'Union Fraternelle des Pères de Famille Méritants d'Artas (fondée "dans l’unique désir d’apporter un rayon consolateur au foyer de ceux qui plient sous le poids de leur trop lourd fardeau"), organisa le 10 juin 1906 une cérémonie rendant hommage aux mères de familles nombreuses. Ce jour-là , deux mères de neuf enfants reçurent le "prix de Haut mérite maternel".
Aux Etats-Unis, c’est le vœu formé par une enseignante et féministe américaine, Anna Jarvis, qui sert de point de départ à cette célébration. Le 10 mai 1908, elle organise - dans une église méthodiste de Virginie occidentale - une messe à la mémoire de sa mère, décédée trois ans plus tôt. Elle se lança alors dans une campagne inlassable pour obtenir des soutiens à son idée de journée consacrée aux mamans. En 1914, le président américain Woodrow Wilson inscrit la "Mother’s day" dans le calendrier.
En France, la ville de Lyon organise un "journée des mères" en 1918. Elle rend hommage aux mères ayant perdu leur fils ou leur mari dans les tranchées. Deux ans plus tard, une fête des mères de familles nombreuses est établie. Elle est même reconnue par le gouvernement en 1929. Ces évènements ne rencontrent néanmoins pas un grand succès dans l’opinion publique.
L’histoire de la fête des mères : de Vichy à la commercialisation
C’est le régime de Vichy qui fait inscrit la fête des mères au calendrier. Après la défaite de 1940, le maréchal Pétain met en place la Révolution nationale, une idéologie rejetant le parlementarisme mais faisant l’apologie de valeurs supposées traditionnelles autour du triptyque "Travail, famille, patrie". La propagande s’adresse aux mères de famille : "Mamans, la femme coquette, sans enfants n’a pas de place dans la cité, c’est une inutile. La mère de famille y a son rôle parce qu’elle est compétente, c’est sur leurs genoux que se forme ce qu’il y a de plus excellent dans le monde, un honnête homme".
Après la Seconde guerre mondiale, la fête des mères n’est pas abandonnée. La loi du 24 mai 1950, signée par le président Vincent Auriol, fixe les modalités de la célébration :
Article 1er – La République française rend officiellement hommage chaque année aux mères françaises au cours d’une journée consacrée à la célébration de la "Fête des mères". Le ministre de la santé publique et de la population est chargé, avec le concours de l’union nationale des associations familiales, de l’organisation de cette fête.
Depuis 2004, c’est le ministère de la Famille qui prend en charge la fête des mères, avec le concours de l'UNAF, c'est à dire de l'union des associations familiales (Familles de France, Familles rurales, Union des familles laïques, etc.). Selon une étude de 2011, réalisée par Ipsos pour Unibail-Rodamco, 81 % des familles célèbrent la fête des mères.
Les cadeaux de la fête des mères : les habitudes des Français
C’est le grand casse-tête de la fête des mères : quel cadeau offrir ? En moyenne, les Français dépensent 40 euros pour la fête des mères. Le magazine spécialisé dans la distribution LSA a publié un sondage* sur les intentions d’achats des Français à l’occasion de la fête des mères. Les fleurs arrivent en tête avec 56,2 % d’intentions d’achats, largement devant les parfums et cosmétiques (39,4 %), une sortie au restaurant (27,2 %), la confiserie (23,40 %) et les bijoux (21,9 %). Les produits culturels (livres, spectacles, multimédia) recueillent moins d’un cinquième des intentions d’achats des personnes sondées. Selon une autre étude publiée par LSA, près de la moitié des Français attendent les deux derniers jours avant de ce décider pour un présent... De quoi expliquer le succès des roses et autres pivoines. En 2013, les Français ont dépensé 75 millions d’euros chez les fleuristes à cette occasion !
* Sondage Toluna pour LSA réalisé les 17 et 18 mai 2015 auprès d’un échantillon de 2008 personnes.
Les critiques de la Fête des mères
La fête des mères suscite l'ire de nombreux critiques. La fondatrice du mouvement aux Etats-Unis, Anna Jarvis, dénonçait dès les années 1910, la commercialisation de l’évènement, qui, selon elle, en dénaturait l'esprit. Elle alla jusqu'à organiser des campagnes de boycott des fleuristes ou des fabricants de cartes de voeux. Elle déclara notamment : "Une carte de vœu ne veut rien dire, hormis que vous être trop faignant pour écrire à la femme qui a fait plus pour vous que n’importe qui dans le monde".
Autre approche critique, celle des féministes. En 2013, l'association Osez le féminisme écrivait dans sa publication interne : "la Fête des mères, c'est malheureusement et avant tout une victoire du sexisme". Parmi les griefs, une "conception étriquée de la parentalité". "Que fait-on alors lorsque l’on a deux mamans, une belle-mère ou même une maman décédée ?", s'interroge l'association. Par ailleurs, les origines de la fête renvoient, pour certains, à la fonction de génitrice plutôt que de femme. La "fête des mères de familles nombreuses", telle qu'expérimentée avant-guerre en France, avait par exemple pour ambition d'offrir une récompense symbolique à des femmes pourtant la responsabilité d'enfants multiples et non de participer à la libération des femmes.