Une larme sur le
mendiant
aux mains vides et
écorchées,
que je n'ai pas reconnu
comme frère.
Une larme sur ce
vieillard
aux mains plissées et
tremblantes,
qui autrefois était mon
père.
Une larme sur ce petit
enfant
au corps marqué par les
coups.
Je n'ai pas su l'aimer
cet être.
Une larme sur cette
jeune femme
qui s'enfonce dans le
désespoir.
J'ai fait la sourde
oreille à son cri.
Une larme sur tous les
jeunes
qui ont au coeur des
souffrances.
Je n'ai pas reconnu leur
besoin.
Une larme sur la surface
de la terre,
un jardin où se loge
tous les humains.
Même moi, qui n'en a
jamais assez.
Ne cesse pas Seigneur de
verser une larme.
Aujourd'hui, je suis
dans le désarroi et le
sang,
mais demain reviendront
mes lacunes et mes
imperfections.
Enseigne-moi le chemin
de ton visage,
pour que je puisse
essuyer tes larmes.
Camille
Labrecque
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