Le temps est court !

Camille Labrecque

 

 

Le temps est court !
 

Malgré les années qu'on moissonne,
Les cheveux gris qui s'additionnent,
On reste quelque part en dedans
Toujours aussi jeune qu'avant
Quand on atteint la soixantaine...
 

Malgré l'apparente faiblesse,
Un accordéon de tendresse
Remplit nos cœurs silencieux
Et met des larmes dans nos yeux
Quand on atteint la soixantaine...
 

Un enfant qui sourit
Et nous voilà conquis !
Malgré un passé qui s'étire,
Malgré l'avenir qui soupire,
On garde toujours dans ses mains
Tout ce qu'on a glané de pain,
Aux abords de la soixantaine...
 

Toutes les saisons que l'on donne,
Toutes les amours qu'on pardonne
Font de nous des gens plus heureux,
Des assoiffés d'un peu de bleu,
Comme autrefois, à la vingtaine...
 

Avec une infinie sagesse
On distribue force largesses.
On voudrait arrêter le temps,
Vivre sa vie par en avant
Pour oublier la soixantaine...
 

Dans un chant qui frémit,
On s'accroche à la vie !
Dans la grande valse du monde,
Où tant de beautés surabondent,
Qu'est-ce donc qu'une année de plus
Au calendrier des vertus
Quand on n'a que... la soixantaine !

 

Camille Labrecque