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Janvier tu gèles mes veines. Tout ce froid, toute cette glace! Ton tapis tout blanc manque de couleurs. Oui, je voulais vraiment t’aimer, du moins t’apprécier mais je n’y peux rien.
Tu es pourtant le mois qui m’a donné la vie. Juste pour cette raison, je devrais t’apprécier. Avoir le privilège d’avoir la vie c’est le plus beau CADEAU.
Je suis là à regarder par ma fenêtre, le soleil brille mais la nature semble si gelée.
Et je voudrais tant accueillir tous ces itinérants qui souffrent de cette saison.
Je voudrais savoir tricoter tuques, mitaines, bas et leur offrir avec tout mon amour.
Tout le monde aurait droit à un toit, de la nourriture, des gens qui les aiment. Pour ma part, je trouve que c’est une injustice. Je suis tant choyée.
Certains les jugent sévèrement mais je ne peux porter aucun jugement
Problèmes de dépendance, alcool, drogues, jeux je ne sais trop rien mais le froid les tenaille dans leur peau.
Dieu du Ciel vient soulager la misère de tous ces itinérants.
Un jour, j’ai vu lors d’un petit voyage à Montréal, un itinérant couché sur un banc de parc. Je fus touchée par son allure. Petit chapeau sur la tête, grand manteau. Immobile comme une momie. Une grande barbe blanche encadrait son visage. Mais c’était l’été et il pouvait dormir paisiblement. J’en ai vu bien d’autres mais celui-ci avait pour moi toute une histoire. Comme j’aurais voulu lui adresser la parole. Mais j’ai continué ma route.
Mais là c’est l’hiver et j’ai froid dans mon cœur pour eux. Si froid!
Yolande Saint-Hilaire
14 janvier 2017