JE ME SOUVIENS
Je me souviens, jadis, dans de lointaines
contrées, un laboureur suspendait son rêve
dès que l'aube se levait pour aller saluer le soleil.
Du matin au soir, sans se plaindre, car avec le jour
sa prière commençait.
Il bêchait, il fauchait, il labourait, il semait avec
un sourire à faire pousser les fleurs.
Dans son cœur, il chantait en rendant hommage
à toute cette merveille,
cette nature qui lui révélait son bonheur et son auteur.
Jeune, il avait appris une prière qu'il se plaisait à
chanter avec son fils. Salut, Père du monde,
que ton souffle divin féconde le grain qui va germer demain...>>
Je ne me rappelle plus du reste car j'étais à peine âgée de dix ans,
lorsque je courais à travers le champ de marguerites pour observer ce monsieur,
qui pour moi était un géant, que je craignais peut-être un peu.
Le ciel était tellement bleu, à cette époque et l'herbe si verte
et sans que personne ne la soumette à des produits de vitesse, que j'appelle.
L'air était pur, d'une fraîcheur parfumée, la vie semblait plus facile...
Quoique je sache pertinemment que ce n'était pas le cas pour tout le monde.
Maman, grand-mère et moi, allions à l'église, c'était notre rencontre hebdomadaire.
Nous y allions pas seulement pour prier mais pour se retrouver et faire la paix au creux
de nous comme disait grand-maman.
Elle nous répétait : - si tu fais de la place dans ton cœur, tes heures de labeur
te sembleront moins difficiles et tu te sentiras moins seule... -
Et j'ai grandi, j'ai vieilli et malgré mes cheveux tout blancs
je peux vous affirmer que je la trouve encore belle la vie
et que dans mon cœur existe toujours l'odeur du bonheur...
MarieGin