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À la douce mémoire de M. Henriot St-Hilaire
Salut cher frère,
Tu vas sans doute te demander pourquoi je t’écris.
C’est que je pense qu’on ne s’est vraiment jamais parlé.
Après cinq ou six bières,
tu me disais que tu m’aimais
et parfois j’étais pas mieux que toi.
Nos émotions on les a brûlées
par la boisson plus qu’une fois.
Mais je sais que c’était vrai
qu’on s’aimait tous les deux.
Le 3 avril 2000, tu as décidé de partir
pour une destination inconnue.
J’ai voulu malgré moi partir avec toi.
Mais je suis restée.
Depuis ce temps, je n’ai pas de nouvelles.
Il m’arrive de rêver à toi
et dans mes rêves, tu souris.
Serais-tu heureux ?
Si c’est pour cela que tu es parti si vite,
je comprendrai mieux.
Mais n’empêche tu aurais pu me dire un mot avant de partir,
tu me manques tu sais.
Tu le crois pas, tant pis.
Oh ! Je ne suis pas fâchée,
je suis triste.
A ton départ, les larmes ne suffisaient pas
à endormir ma peine.
Une seule a suffi mais tu as emporté ma joie de vivre.
Je sais ce n’est pas de l’ingratitude,
mais mon Dieu que le temps est long
depuis que tu n’es plus là.
Ton rire, ta façon de dire les choses
et même de les surnommer.
Tes mensonges qui devenaient des réalités.
Tout de toi me manque.
C’est une histoire d’amour entre un frère et une sœur.
Une complicité établie depuis si longtemps.
Rien d’incestueux mais quelque chose de vrai
qui se vivait à l’intérieur de nos cœur.
Henriot,
si tu reçois ma lettre réponds-moi
sans attendre ou téléphone-moi
Tu me trouveras peut-être exigeante
mais je suis ta petite sœur qui t’attend.
A l’instant, les yeux de mon cœur s’ouvrent.
Henri ne m’écrira pas, il ne me téléphonera pas.
Il est parti pour toujours dans un monde que l’on
dit meilleur mais où personne ne revient.
Le 3 avril 2000, l6 :00 P.M . ce sont les moments où on a choisi de
l’enlever de la vie terrestre
et par le fait même de mes yeux mais non
de mon cœur.
Je devrai vivre de son absence mais me remplir le cœur de son souvenir
qui ne s’éteindra pas.
Oh ! Henri pourquoi m’as tu caché toute cette tristesse qui habitait
ton cœur ? Il a fallu qu’il soit foudroyé, emporté, séparé en mille
morceaux, vidé de son contenu.
Oh ! Henriot, sois heureux, mon frère, mon ami, mon confident enraciné
dans mon cœur comme la plus belle fleur du printemps qui ne se fanera
jamais.
Aujourd’hui avec ou sans boisson ,
je te dis « Je t’aime».
Ta sœur qui te caresse avec son cœur plein d’amour.
Yolandexxxxxxxxxxxxx
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